Grrr va falloir tout retaper !
bon, je la refais !
C'était par un dimanche d'avril 1998 que le club de jeunes mecs responsables dont je faisais partie organise un rallye culturel avec comme point de ralliement GOURDON, charmant petit village situé en altitude au nord de Grasse, dominant la vallée du loup de sa falaise imposante (300 m environ)...
Chicken, n'aies pas peur, le loup est une RIVIERE !
Le point de ralliement atteint est un terrain d'attérissage de parapente et autres deltaplanes qui, ce jour là, fut libéré gracieusement afin que n ous puissions nous y régaler d'une paella party au grand air...
donc, je résume, rallye, paella, rosé frais et copaings avec famille et tout et tout...
la bonne journée koi...
mais moi j'aime bien foutre en l'air les bonnes journées...
alors lorsqu'au moment du café les copaings entament un foot avec les gosses, alors que je sirote mon kawa en douceur en fumant un cumpai (un saint domingue format cohiba en plus large pour les connaisseurs - légèrement poivré, un régal dans la journée), je fulmine, puis rigole, puis ne peux résister à en être, bien qu'ayant plus pratiqué le rugby à l'aile que le foot à la cuisse.
alors je me lève, et je les bouscule, ça ne les réveille pas, comme d'habitude...
j'avance, je prends le ballon, je les dribble tous, comme d'habitude...
au loin, j'entends les oiseaux, il ne fait pas froid, comme d'habitude...
pivot, petit et grand pont, comme d'ha-bi-tu-u-u-de...
et là, comme d'habitude, oubliant que je joue au foot et pas au rugby, le jissé shoote et trouve une touche dans les 22 m de l'adversaire... enfin, bref, le ballon, lui, s'envole derrière une ligne de pings chèrs à Pagnoleux, et beau joueur je m'empresse d'aller le chercher...
je franchis courageusement la ligne de pings
j'entre tout aussi courageusement dans une sorte de flore dense et piquante appelée buisson au travers duquel je ne vois rien, mis à part un petit gnôme blond qui me dit : "c'est moi qui y vais, c'est mon ballon !"
Mais voilà, à vouloir éconduire l'importun (mais je crois bien que je lui ai sauvé la vie), je n'ai pas vu que sous le buisson, et bien tout à coup... il n'y avait plus rien qu'une pente sévère le long de laquelle je dégringole en perdant mes lunettes et mon cigare... bref, à poil que j'étais je me retrouve au bout de cette roulade suspendu à une branche de romaraing avec sous mes pieds... le loup... tu sais, chick ? houhouuhouuhouuuu ! alors là, pour ceux qui ont lu avec attention, le loup, il est comme qui dirait environ 300 m en contrebas...
et c'est là que tout d'un coup, de jovial et un peu gai que j'étais je me rends compte que je vais vraisemblablement finir ma vie là, car il m'est impossible de remonter et les premiers copaings sont à au moins 100 m... quant à compter sur le gnôme, je n'y comptais même pas...
la falaise est bien verticale et je me dis ujne seule chose : merde... déjà... si j'avais su, je me serai moins emmerdé...
et là c'est pas ta vie que tu revoies, ce sont tous les mauvais moments, le prises de tête, les enguelades inutiles, et tu es triste, mais triste à pleurer car tu vas partir sans avoir dit pardon, sans avoir recollé des morceaux qui n'auraient jamais du être séparés...
alors il faut croire que le bon dieu s'est penché sur mon cas car finalement, le romaraing a laché mais ce que je ne savais pas, car j'avais perdu mes lunettes, c'est qu'en réalité j'étais à l'applomb d'un chemin d'ane qui bordait la falaise à quelques 35 m sous mes pieds... ça fait quand même l'équivalent de 9 étages et je peux vous dire que c'est long et angoissant... mais en milieu de falaise se trouvait un ping qui poussait là, comme un con, à moitié à l'horizontale, et je suis passé au travers ce qui a vraisemblablement freiné ma chute quoique je me soie méchament incrusté dans les rochers qui se trouvaient plus bas à coté de mes lunettes et... de mon cigare... la suite je vous la fais courte : pompiers, gendarmes, hélico, hosto, mais juste une cheville explosée (le mot est faible d'ailleurs car j'avais plus d'une quinzaine de fractures à l'articulation de la cheville gauche), en enfoncement du rachis mais pas bien grave, et les éternels traumatismes craniens, etc...
je ne devrai pas être là même si le grand archi a glissé sous mes pieds ce chemin d'ane qui m'a sauvé la vie, car la chute fut assez rude et spectaculaire.
pour ma part je n'ai réalisé que qq jours plus tard en recouvrant ma mémoire...
Voilà, vous savez tout vous qui vous interrogiez sur la notion de gravité appliqué à la corporation clothaire !
à demain !